La mobilisation des producteurs agricoles au Lac-Saint-Jean à l’échelle des bassins versants prend deux formes principales: les approches de mobilisation collective et les projets collectifs agricoles.
Informations
Qu’est-ce qu’une approche de mobilisation collective?
L’objectif d’une approche de mobilisation collective est de réaliser des projets agroenvironnementaux avec plusieurs entreprises agricoles. Par « collective », on entend que la majorité des entreprises agricoles à l’intérieur d’un territoire choisi et qui sont affectées par un problème ciblé participent à l’approche. Ces projets doivent se concentrer sur un problème agroenvironnemental spécifique et contribuer à le résoudre. La problématique choisie pour chaque projet doit affecter négativement soit:
- la qualité de l’eau ou de l’air;
- la santé ou la conversation des sols;
- la biodiversité;
- ou encore la santé humaine.
Un projet peut aussi concerner les changements climatiques.
Qu’est-ce qu’un projet collectif agricole?
Un projet collectif agricole de gestion de l’eau par bassin versant est un mode de gestion intégrée se caractérisant par des actions sur le territoire d’un bassin versant. Ces actions s’intègrent dans une démarche globale qui prend en compte toutes les activités ayant un impact sur l’eau. Depuis 2015, c’est le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) qui coordonne ces projets collectifs. Les projets sont soutenus financièrement par le programme Prime-Vert du MAPAQ
Ce type de projets vise une forme de concertation où les producteurs sont au cœur de l’action et agissent de concert avec les personnes-ressources du milieu. Un projet collectif agricole peut être coordonné par une fédération régionale de l’UPA, un club-conseil en agroenvironnement ou un organisme de bassin versant dont le rôle est de mobiliser les acteurs afin d’atteindre un objectif commun, qui est dans ce cas, celui d’améliorer la qualité de l’eau.
Le but est de mettre en œuvre d’actions concrètes qui à court terme permettent d’enregistrer des gains environnementaux. Pour améliorer la qualité de l’eau en milieu agricole, les actions privilégiées portent sur les pratiques agricoles (utilisation de pesticides …), sur la protection des berges et les aménagements hydroagricoles (drains, chutes enrochées …).
Un diagnostic personnalisé et adapté est fait pour chacune des fermes participant au projet et des mesures correctrices leur sont proposées par un conseiller agricole.
Pour en savoir plus sur la gestion de l’eau par bassin versant agricole, regardez la vidéo ci-dessous :
Outils
Participation à une approche de mobilisation collective
En plus des bénéfices environnementaux et agricoles, il y a plusieurs avantages pour les producteurs à s’engager dans cette approche. Les producteurs participant à ces projets de mobilisation reçoivent un plus haut taux d’aide financière en faisant des demandes au Programme Prime-Vert : ce taux passe de 70 % à 90 % des coûts engendrés par un projet. Les interventions qui sont touchées par ce bénéfice sont :
- Les aménagements agroenvironnementaux durables intégrant des arbres et des arbustes ou étant favorables à la biodiversité
- Les pratiques et les ouvrages de conservation des sols
- Les équipements et les pratiques visant la réduction des risques liés aux pesticides
- Les équipements permettant l’application en bande des matières fertilisantes dans les cultures horticoles
- Les équipements de gestion optimale de l’eau d’irrigation.
Pour en savoir plus sur le volet 1 du programme d’aide financière Prime-Vert :
Projets
Projets collectifs agricoles au Québec
Voir les projets collectifs agricoles qui ont lieu au Québec en ce moment
Exemples de projets au Lac-Saint-Jean
Approches de mobilisation collective
Les approches jusqu’à maintenant se sont particulièrement concentrées sur la protection de la qualité de l’eau. Voici quelques approches collectives réalisées ou en cours dans le bassin versant du lac Saint-Jean.
Le Petit Marais de Saint-Gédéon
En 2018, un projet de gestion intégrée de l’eau par bassin versant a été initié dans le bassin versant du petit marais de Saint-Gédéon. L’objectif était de mobiliser et d’accompagner les producteurs agricoles pour mettre en place des solutions agroenvironnementales qui permettent notamment de lutter contre l’eutrophisation du Petit marais.
La Petite rivière Eusèbe
En 2018-2019, le CBVRT a mis en place un projet pour sensibiliser et mobiliser les principaux acteurs de l’eau du bassin versant de la Petite rivière Eusèbe. Un portrait et un plan d’action ont été produits et des travaux d’élargissement des bandes riveraines ont été faits.
Le ruisseau Clair
Ce projet a été réalisé en 2015 et consistait à poursuivre l’implantation de bandes riveraines élargies amorcée en 2015 (projet collectif de la rivière Morin). De la sensibilisation auprès des producteurs agricoles a également été faite.
Le secteur Sainte-Marguerite-Marie
Ce projet est le seul parmi les projets collectifs au Lac-Saint-Jean qui vise la santé et la conservation des sols. Il a été initié en 2019 par le Groupe multiconseil agricole du Saguenay-Lac-Saint-Jean (GMA) et financé par le MAPAQ, le MTQ, l’OBV Lac-Saint-Jean (dans le cadre du Fonds Bleu du Lac-Saint-Jean), la MRC de Maria-Chapdelaine et la municipalité de Dolbeau-Mistassini.
La rivière Moreau
En 2016, le projet collectif agricole du bassin versant de la rivière Moreau a débuté, sous la responsabilité du Comité de bassin versant de la rivière Ticouapé. L’OBV s’est notamment impliqué dans ce projet en participant à la réalisation du portrait du bassin versant. Ce portrait a été présenté aux acteurs lors de rencontres collectives. Un inventaire des problématiques a permis de proposer des solutions adaptées à leur situation. À cela s’est aussi ajouté un suivi de la qualité de l’eau.
Projets collectifs agricoles
Voici quelques projets collectifs agricoles qui ont été réalisés dans le bassin versant du lac Saint-Jean :
Le ruisseau Rouge
Ce projet était un projet collectif de gestion intégrée de l’eau du Plan d’action concerté sur l’agroenvironnement et la cohabitation harmonieuse du MAPAQ. Il a été démarré en 2007 et a été initié par le Comité de bassin versant de la rivière Ticouapé. Il a impliqué 32 producteurs sur un territoire d’une superficie totale de 64 km2
Le ruisseau Morin
Ce projet collectif a été réalisé dans le cadre du Programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d’eau en milieu agricole du MAPAQ. Il a démarré en 2005 et il a été initié par le Groupe conseil agricole Piékouagan. Il a impliqué 32 producteurs sur un territoire d’une superficie totale de 64 km2.
Le lac Vert, le lac Kénogamichiche et la rivière aux Aulnaies
Projet collectif touchant au volet agricole du Plan d’intervention sur les algues bleu-vert du MELCC. Il a eu lieu 2008 à 2011 et a été initié par l’UPA du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Il a impliqué 25 producteurs sur un territoire d’une superficie totale de 50 km2.
La Belle-Rivière
Ce projet mis en place par le GMA visait un total de 90 entreprises agricoles réparties sur le territoire des municipalités d’Hébertville, St-Gédéon et de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Ce projet se voulait d’améliorer la performance agroenvironnementale des exploitations agricoles présentes sur le territoire et améliorer la qualité de l’eau qui alimente le Grand-Marais sur 3 ans (de 2015 à 2018).